Gemelos
Por Jean de Dieu Tagne, desde Camerún.
(Original en francés, traducido al castellano por el autor del blog)
Los gemelos en los bamileke
Vamos a intentar mostrar un mundo muy vasto, el de los gemelos. Nuestro conocimiento actual en este ámbito, será suficiente para hacer comprender que este mundo existe y que es interesante de explorar.
La cultura bamileke reserva un lugar excepcional a los gemelos. Se trata de niños importantes, una providencia divina. La venida de gemelos en una familia cambia completamente a la dicha familia. A partir de ese momento nada puede ya ser como antes. Influencian tanto a sus padres como a los otros niños que nazcan tras ellos. Ellos mismos son objeto de ritos particulares. Veamos cómo.
Los gemelos se llaman PO MNYE, uno solo se llama MU NYE, es el nombre común de la clase gemelos. A partir de ahí, todo aquel que tiene relación con ellos lleva el sufijo NYE, que les indica: el nombre del padre cambia, a partir de ahora se llama TA NYE, o TÉ KHU, el nombre de la madre cambia también, en adelante se llama MA NYE o MÉ KHU. (TÉ KHU y MÉ KHU son respectivamente los diminutivos de TA PEKUU padre de los niños y de MA PEKHU, madre de los niños).
El nombre del niño que vendrá tras los gemelos ya es sabido: si es niño, se llamará KEN NYE o TALA, si es una niña, se llamará también KEN NYE o MALA. Hay casos de niños con dos nombres o bien que les llaman KEN NYE aunque en su acto de nacimiento no lleven ese nombre. La razón es fácil: son niños que habrían de ser llamados por uno de estos nombres, por el nacimiento de gemelos en su familia (incluso la lejana), pero sus padres no se dieron cuenta al nombrarlo. Se trata también de niños que merecerían este nombre, pero debido al estado de la relación entre los miembros de la familia, los padres no han querido asociar el nacimiento de su hijo a los gemelos de su hermano con quien no se entienden. Los niños que nacen tras los gemelos comparten la dignidad de los gemelos. A menudo se les otorga los títulos dados a los gemelos.
Lo curioso es que estos nombres-títulos quedan, aunque los gemelos desaparezcan (nota: para nosotros, tanto los gemelos como el jefe no mueren, sino que desaparecen). Mi madre se sigue llamando MÉ KHU y mi padre TÉ KHU, aunque mis hermanas pequeñas que eran gemelas desaparecieron las dos hace tiempo. Mi sobrino se llama igualmente KEN NYE, también a causa del paso de las gemelas en nuestra familia.
La decoración de la casa también cambia en el nacimiento de los gemelos. La casa está sobre todo decorada de costumbres. A la entrada de la concesión, se colocan palmas simbolizando la presencia de esta providencia de Dios que ha visitado la concesión. La comida de la madre y de los gemelos se selecciona y se trata con muchos cuidados.
Los mismos gemelos se benefician de una atención particular: cuando se les visita, hay que llevar el djudum (fruto de pepitas dulces de una hierba nuestra que se ha asociado al jujube). Se les da los nombres de todos los títulos del jefe; en Bandyún, por ejemplo, los gemelos se llaman Fotso, Fotué, Kamga etc, que son el trazo de la dinastía de los jefes bandyún. No se les recrimina como a los otros niños por temor de ser objeto de mala suerte. Se cree que los gemelos tienen la posibilidad de hacer perder cosas o incluso de hacerle perder el camino a casa a quien les ofende. El código tradicional prevé muchas ceremonias y precauciones a tomar en la familia donde hay gemelos. La mayor ceremonia es el TE MHAK, la salida de los gemelos. La riqueza cultural de esta ceremonia merece que le dediquemos una atención particular. Lo haremos mas tarde, tras consultarlo a expertos.
Les jumeaux chez les Bamiléké
Nous allons essayer de vous indiquer un monde très vaste, celui des jumeaux. Notre connaissance actuelle dans ce domaine ne suffira qu’à vous faire comprendre que ce monde existe et qu’il est intéressant de l’explorer.
La culture Bamiléké réserve une place de choix aux jumeaux. Ce sont des enfants importants, une providence divine. La venue des jumeaux dans une famille change complètement ladite famille. Désormais, rien ne peut être comme avant. Ils influencent même leurs parents et aussi les autres enfants qui peuvent naître après eux. Ils sont eux-mêmes l’objet de rites particuliers. Regardons de plus prêt.
Les jumeaux s’appellent PO MNYE, un seul s’appelle MU NYE, c’est comme le nom commun de la classe des jumeaux. De là, tout ce qui a relation avec eux porte le suffixe NYE, qui renvoie à ces derniers : le nom du père change, il s’appelle désormais TA NYE ou TÉ KHU, le nom de la mère change aussi, elle s’appelle désormais MA NYE ou MÉ KHU. (TÉ KHU et MÉ KHU sont respectivement les diminutifs de TA PEKUU, père des enfants et de MA PEKHU, mère des enfants).
Le nom de l’enfant qui viendra après les jumeaux est déjà connu : si c’est un garçon, il s’appellera KEN NYE ou TALA, si c’est une fille, elle s’appellera aussi KEN NYE ou MALA. On retrouve des cas des enfants qui ont deux noms ou bien que l’on appelle KEN NYE, même si leur acte de naissance ne porte pas ce nom. La raison est simple : ce sont des enfants que l’on devait appeler par un de ces noms, en raison de la naissance des jumeaux dans leur famille (même éloignée) ; mais les parents ne se sont pas rendu compte. Ce sont aussi des enfants qui méritaient ce nom, mais compte tenu de l’état des relations entre les membres de la famille, les parents n’ont pas voulu associer la naissance de leur enfant aux jumeaux de leur frère avec qui ils ne s’entendent pas. Tôt ou tard, on est appelé à corriger le tort fait aux jumeaux. Les enfants qui naissent après les jumeaux partagent la dignité des jumeaux. On leur donne souvent les titres donnés aux jumeaux.
Ce qui est curieux est que ces noms-titres restent, même si les jumeaux viennent à disparaître (NB chez nous, les jumeaux comme le chef ne meurent pas, ils disparaissent). Ma mère s’appelle toujours MÉ KHU et mon père TÉ KHU et pourtant mes petites sœurs qui étaient des jumelles ont toutes deux disparu depuis longtemps. Mon neveu s’appelle également KEN NYE, toujours provenant du passage de ces jumelles dans notre famille.
Le décor même de la maison change à la naissance des jumeaux. La maison est beaucoup plus ornée que d’habitudes. A l’entrée de la concession, on place des palmes symbolisant la présence de cette providence de Dieu qui a visité la concession. Le repas de la mère et des jumeaux est sélectionné et traité avec beaucoup de soins.
Les jumeaux eux-mêmes bénéficient d’une attention particulière : quand on les visite, il faut apporter le djudum (fruit à pépins sucrés d’une herbe de chez nous que certains ont associé jujube). On leur donne les noms et tous les titres du chef ; à Bandjoun par exemple, les jumeaux s’appelle Fotso, Fotué, Kamga etc, qui sont retrace la dynastie des chefs Bandjoun. On ne les gronde pas comme les autres enfants de peur d’être l’objet d’un mauvais sort. On croit que les jumeaux ont la possibilité de vous faire perdre quelques choses ou même de vous faire perdre le chemin de chez vous si vous les offensez. Le code traditionnel prévoit beaucoup de cérémonies et de précautions à prendre dans la famille où il y a des jumeaux. La plus grande cérémonie est le TE MHAK , la sortie des jumeaux. La richesse culturelle de cette cérémonie mérite que nous lui consacrions une attention particulière. Nous le ferons plus tard, après consultation des experts.
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